Le travail hybride est plus propice à la productivité. C’est en tout cas ce qu’affirment plus de six salariés sur dix, selon le nouveau Guide des Salaires 2025 du spécialiste du recrutement Robert Half. Les employeurs ne partagent clairement pas cet avis. La moitié d’entre eux a déjà instauré des journées au bureau obligatoires pour améliorer la productivité, et un quart prévoit encore de le faire. « Il est important que les employeurs et les employés discutent de cette question », explique Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half.
L’étude de Robert Half est sans appel : les employés belges privilégient le travail hybride. Pas moins de 62 % estiment qu’il a une influence positive sur leur productivité. Seuls 14 % d’entre eux y associent un effet négatif et 24 % ne constatent aucune différence. Le travail hybride constitue ainsi, selon les employés, le meilleur moyen d’accroître la productivité. Plus de la moitié d’entre eux affirment que le fait de travailler en permanence à domicile peut influencer positivement leur productivité — jusqu’à 57 % à Bruxelles — face à moins de quatre personnes sur dix qui pensent la même chose d’une présence à temps plein au bureau.
Joël Poilvache ajoute : « De nombreux employés ont pu goûter au confort et à la commodité du télétravail pendant la pandémie, et ne veulent plus y renoncer. Les employeurs feraient donc bien de montrer également les avantages du travail au bureau. Il est par exemple plus facile de nouer des liens avec des collègues ou avec son supérieur lorsqu’on se trouve dans la même pièce. Cela profite également à la productivité au bout du compte. »
Plus de productivité VS plus de bien-être
La majorité des employeurs estiment quant à eux qu’il est difficile de trouver un équilibre entre, d’une part, l’amélioration de la productivité en imposant par exemple davantage de journées au bureau et, d’autre part, l’amélioration du bien-être des collaborateurs (par exemple, grâce à un meilleur équilibre entre travail et vie privée). « Pas moins de 82 % des employeurs ont du mal à trouver cet équilibre. Un chiffre qui grimpe même à 90 % dans le secteur technologique et informatique. Il est important de conclure de bons accords et d’élaborer une politique claire pour vos employés afin qu’ils sachent ce qu’ils peuvent faire ou non pour continuer à fonctionner de manière optimale et minimiser la zone de tension », souligne Joël Poilvache.
« On peut aussi se demander ce qu’est exactement la productivité. Il s’agit souvent d’une perception créée. Les entreprises elles-mêmes indiquent vouloir aller au-delà des journées au bureau obligatoires », poursuit monsieur Poilvache. Les managers envisagent notamment de créer davantage de possibilités de formation (58 %), d’améliorer la communication et le feed-back (56 %) et d’optimiser le flux de travail (53 %).
« Les salariés restent attachés à une certaine flexibilité et les entreprises feraient bien de l’autoriser dans une certaine mesure », explique Joël Poilvache. « Les employeurs qui s’en tiennent à un horaire rigide de 9 h à 17 h au bureau finiront par perdre une partie de leur compétitivité sur le marché de l’emploi. Vous êtes prêt, en tant que patron, à offrir plus de flexibilité, mais la productivité de votre entreprise vous préoccupe ? Vous pouvez toujours fixer des KPI en laissant vos employés choisir la manière de les atteindre, par exemple respecter certaines échéances pour des missions spécifiques. »
Dans son Guide des Salaires annuel, Robert Half se penche sur le marché de l’emploi, avec des informations exclusives sur différents secteurs et domaines d’expertise en Belgique (finance et comptabilité, informatique, administration, ressources humaines et soutien administratif, et domaine juridique). Pour ce faire, le spécialiste du recrutement a interrogé, par l’intermédiaire d’un bureau d’études indépendant, 500 employeurs et 1 000 salariés.