- Cette situation serait principalement liée à des conditions jugées mauvaises et à des postes vacants dont les critères requis ne correspondent pas aux compétences de ceux qui postulent
Après une nouvelle année mouvementée, le marché du travail connaît un regain d'activité sans précédent. Selon les chiffres du VDAB, le Service flamand pour l'emploi et la formation professionnelle, le nombre d'offres d'emploi à Bruxelles et en Wallonie a augmenté en moyenne de 47% en octobre 2021, par rapport à octobre 2020. Pour la Flandre, on parle d'une augmentation de pas moins de 37,5%. Cependant, une étude menée récemment par le spécialiste du recrutement Robert Half, démontre qu'un employé belge sur trois a plus de mal à trouver un emploi approprié qu'avant la pandémie.
L'incertitude engendrée par la crise du coronavirus a entraîné une sorte d'essoufflement du marché du travail. Il y a eu en effet moins de candidatures et de recrutements, et les entreprises étaient plus soucieuses de leur survie que de leur développement. Cependant, depuis un an, le mode « pause » a été abandonné au profit du mode « avance rapide » : les entreprises ont recommencé à croître et sont plus que jamais à la recherche de nouveaux talents. Cette tendance est également perceptible au vu de l'augmentation du nombre de postes vacants. En effet, selon les chiffres récents du VDAB, on assisterait à une augmentation de 47% du nombre de postes vacants pour Bruxelles et la Wallonie et de 37,5% en Flandre, par rapport à la fin de l'année dernière¹.
« Cette tendance à la hausse est également constatée chez Robert Half et montre clairement que les entreprises se concentrent à nouveau sur leur croissance cette année plutôt que de simplement essayer de garder la tête hors de l'eau. L'économie est en plein essor et les entreprises recherchent désormais des candidats adéquats dans un marché très compétitif. Cela signifie que la guerre des talents se poursuivra d’autant plus en 2022 », déclare Joël Poilvache, directeur chez Robert Half.
Il semble de plus en plus difficile de trouver un emploi adéquat
Bien que le marché du travail se redresse peu à peu et qu'il y ait donc beaucoup plus d'offres d'emploi en comparaison avec la fin de l'année dernière, pas moins d’un employé belge sur trois éprouve plus de difficultés à trouver un emploi approprié qu'avant la pandémie². Ils estiment par exemple que peu de postes vacants sont disponibles (43,9%), que les postes vacants ne correspondent pas à leurs compétences et/ou qualifications (21%), ou que les conditions générales de rémunération se sont détériorées par rapport à avant la pandémie (25,9%). Il est surprenant de constater que ce sont surtout les femmes qui pensent que l'offre actuelle de postes vacants requiert des compétences qu'elles ne possèdent pas (25,6% de femmes contre 14,9% d'hommes). Par ailleurs, 37,5% des plus de 55 ans estiment que les jeunes ont l'avantage d'avoir une meilleure maîtrise du numérique, ce qui est bénéfique pour certains postes vacants.
« Cette disparité est pour le moins curieuse », déclare Joël Poilvache. « Toutefois, nous constatons que, malgré la multitude d'offres d'emploi, il y a aussi beaucoup d'offres spécifiques axées sur des profils spécialisés, et qui sont par conséquent plus difficiles à pourvoir. Pour les emplois plus généraux, il y a naturellement plus de candidats en lice et cela signifie que finalement, un plus grand nombre de candidats n’obtiendra pas le poste. »
Joël Poilvache ajoute : « Parallèlement, les candidats savent qu'ils sont demandés et dès lors, leurs attentes ont changé. Cependant, du côté des employeurs, tous ne sont pas toujours disposés à y répondre de manière favorable et une candidature peut être rejetée pour cette raison. Cela peut renforcer la sensation qu'il est désormais plus difficile de trouver un emploi. Tant pour l'employé que pour l'employeur, il serait peut-être opportun de revoir ses attentes. Si certaines compétences ou qualifications manquent, vous pouvez éventuellement les apprendre sur le tas. Quant à la proposition salariale, si elle ne vous semble pas très attrayante, essayez de regarder au-delà du salaire. »
À propos de l’étude
¹https://arvastat.vdab.be/arvastat_basisstatistieken_vacatures.html
²Enquête en ligne réalisée par le bureau d'études iVOX pour le compte de Robert Half entre le 1er et le 11 octobre auprès de 1.000 employés belges, représentatifs en termes de langue, de sexe, d'âge et de qualification. La marge d'erreur maximale sur 1000 employés belges est de 3,02%.