- Le taux d'emploi est à son niveau le plus élevé depuis 2008
- 75 % des Belges ont un diplôme de l'enseignement supérieur
- Le Belge gagne en moyenne 47 226 euros par an
- 4 % des Belges travaillent 50 heures ou plus par semaine
L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, dont sont membres les pays les plus développés au monde) vient de publier son dernier Indicateur du Vivre Mieux. La Belgique obtient de bons résultats sur différents indices de bien-être : l'équilibre travail-vie privée, la rémunération et l'éducation. Un plus grand nombre de gens travaillent, les jeunes sont mieux éduqués, ce qui entraîne des salaires plus élevés, et l'équilibre entre le travail et la vie privée est mieux respecté. Le spécialiste du recrutement Robert Half passe ces résultats à la loupe.
La reprise de l'économie belge fait baisser le taux de chômage
L'économie belge est en phase d’accélération rapide et c’est perceptible sur le marché du travail. Le taux d'emploi est en hausse de 1,2 % par rapport à 2005, juste en dessous du niveau d'avant la crise. En outre, le taux de chômage de longue durée a légèrement diminué au cours de la dernière décennie (-0,4 %). Cependant, tout n’est pas rose en termes d'emploi : bien que plus de 62 % de la population belge âgée de 15 à 64 ans ait un emploi rémunéré, notre pays est toujours en dessous de la moyenne de l'OCDE, qui est de 67 %.
Selon Frédérique Bruggeman, Managing Director de l'agence de recrutement Robert Half, cela indique que la demande des employeurs ne correspond pas à l'offre. En effet, il y a beaucoup de chercheurs d'emploi en Belgique, mais ils ne satisfont pas pleinement les exigences des entreprises et des organisations : « Le marché du travail est à deux vitesses. Les entreprises sont à la recherche de travailleurs qualifiés, mais ne parviennent pas à pourvoir les places vacantes. Le bassin de talents est très limité dans certains secteurs. Les entreprises font face à une concurrence croissante pour recruter les candidats les plus appropriés. »
Pour Frédérique Bruggeman, il ne fait donc aucun doute que la guerre des talents atteint progressivement un nouveau sommet « Il devient de plus en plus difficile pour les employeurs de recruter les candidats adéquats, alors même que la Belgique se situe bien au-dessus de la moyenne européenne en termes de postes vacants. À long terme, cela menace notre croissance économique. »
Une bonne formation
Une formation de qualité et les compétences ad hoc sont des conditions importantes pour trouver un emploi. Les trois quarts des Belges âgés de 25 à 64 ans ont un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur (ou équivalent). C'est tout juste au-dessus de la moyenne de 75 % dans l'OCDE. En ce qui concerne la qualité du système éducatif, l'élève moyen a obtenu 503 points en lecture, mathématiques et sciences dans le cadre du Programme international d'évaluation des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE. C'est plus que la moyenne de 486 dans l’OCDE.
« Même si la Belgique est loin d’avoir un mauvais score en matière d'éducation, de nombreux recruteurs ont encore du mal à trouver des professionnels qualifiés. Nous pouvons clairement parler d'un déficit de connaissances, en partie dû à l’avènement des emplois numériques auxquels nous ne sommes pas suffisamment préparés, et au besoin croissant de diplômés possédant les compétences relationnelles adéquates. Notre éducation doit relever ce défi entre autres en rendant les stages obligatoires dans tous les programmes de bachelier et de master afin que les nouveaux diplômés aient une meilleure compréhension du marché du travail », ajoute Frédérique Bruggeman.
Les entreprises ont aussi un rôle important à jouer : « Afin de garantir la pérennité de leur organisation et de pallier le manque de connaissances, nous conseillons à nos clients de ne pas se contenter de simples compétences techniques. Celles-ci sont plus faciles à acquérir par l'éducation et la formation que l’adéquation avec la culture d'entreprise. Considérez surtout les "compétences indispensables" et cultivez par la suite les "compétences utiles" car, en tant qu'entreprise, vous n’avez plus le choix ni le temps d'attendre le candidat de vos rêves. »
Le Belge gagne en moyenne 47 226 euros
Le salaire est l'un principaux critères de la qualité d'un emploi et, là aussi, nous obtenons de bons résultats. En Belgique, un salarié gagne en moyenne 47 226 euros par an. Nous nous plaçons au 10ème rang de l'OCDE, où la rémunération moyenne est de 42 181 euros par an. Nous sommes mieux classés que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, entre autres.
Frédérique Bruggeman explique : « Même si le salaire n’est pas le seul argument pour attirer ou retenir un employé, une augmentation salariale ou une prime peut parfois faire la différence. Les entreprises feraient mieux de revoir régulièrement leur politique de rémunération afin de garder leurs meilleurs talents. Par ailleurs, de plus en plus d'entreprises reconnaissent l'importance d'une politique de rémunération personnalisée à long terme. Elle leur permet de mieux répondre aux exigences et aux besoins spécifiques de chaque candidat : voiture de société, connexion Internet à domicile, ordinateur et téléphone professionnels, assurance pension complémentaire, etc. »
Un bon équilibre travail-vie privée
Enfin, l'Indicateur du Vivre Mieux montre que la charge de travail est plus faible en Belgique que dans les autres pays de l'OCDE. 4 % des salariés belges travaillent 50 heures ou plus par semaine. Ce chiffre est nettement inférieur à la moyenne de l'OCDE et est resté stable par rapport à 2005.
Selon Frédérique Bruggeman, l'interaction entre l'employé et l'employeur est essentielle dans la recherche du bon équilibre : « D’un point de vue technologique, il est important de permettre à vos employés de travailler où et quand ils le souhaitent, dans la mesure du possible. Cependant, vous devriez également vous concentrer sur la sensibilisation. Ce n'est pas parce qu’un salarié peut être disponible partout et tout le temps qu’il doit l’être. Alors que nous sommes tous surstimulés, vous devez vous assurer que vos employés puissent et osent être déconnectés. Si vous définissez clairement les droits et devoirs et encouragez chacun, il importe peu de savoir s'il faut ou non lire des e-mails après les heures de travail. Il faut laisser le travail et la vie privée se fondre en une seule vie intégrée dans laquelle le travail n'est plus un exercice imposé. »